La place de la France dans les classements internationaux, nouvelle édition

Apparus progressivement depuis les années 2000, les classements internationaux des universités et des établissements de l’enseignement supérieur ont pris une place importante dans le monde académique. Relayés et mis en avant aussi bien par les gouvernements, les médias que par les établissements eux-mêmes, la publication de ces classements est devenue un rendez-vous régulier, de même que leur critique, notamment sur les critères de sélection. Une plus grande concurrence entre établissements s’est mise en place, et des stratégies pour améliorer leurs rangs, notamment via des regroupements.

Les classements peuvent se lire aussi bien par le nombre d’établissements d’un pays classés – par exemple la France a 25 établissements dans le classement de Shanghai – que par l’évolution de chaque établissement – Paris-Saclay est classé 12e en 2024. L'émergence des classements thématiques, plus récente, permet à la France de se distinguer dans certains domaines spécifiques, comme les mathématiques, l'écologie, l'océanographie ou encore les MBA.

Depuis dix ans, la position globale de la France a progressé dans les classements internationaux, en lien avec la prise en compte par les rankings des nouveaux regroupements d'établissements (Etablissements publics expérimentaux) comme Paris-Saclay, PSL ou Sorbonne Université. Plus importants en taille, ces établissements se trouvent mieux classés, mais réduisent aussi le nombre d'établissements français pris en compte.

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Classement de Shanghai (août)

Créé en 2003, le classement de l'université Jiaotong de Shanghai est l’un des classements les plus attendus et les plus reconnus dans le monde universitaire. Il compare 1000 établissements de l'enseignement supérieur sur des critères académiques, tels que le nombre de prix Nobel et médailles Fields (anciens et actuels), le nombre d’articles publiés dans les revues Nature et Science, et d’autres indicateurs de référence.

En 2024, la France se situe à la 3ème place mondiale en nombre d’établissements dans le top 20 du classement de Shanghai, avec l’Université Paris-Saclay seul établissement d’Europe continentale classé dans les vingt premiers. 

La France est également 4ème du top 50 avec 3 établissements, derrière les Etats-Unis (26), le Royaume-Uni (5) et la Chine (5), à égalité avec l’Allemagne (3), mais devant le Canada (2), le Japon (2) ; la Suisse (1), l’Australie (1), le Danemark (1) et la Suède (1). Au total, 25 établissements français sont classés (-2 par rapport à 2023), dont plus des deux tiers d’entre eux dans la première moitié du classement (18 dans le top 500).

En 2024, les quatre établissements français du top 100 gagnent des places dans le classement : Paris-Saclay 12e (+3 places en un an), PSL 33e (+8), Sorbonne Université 41e (+5), Université Paris-Cité 60e (+9). Paris-Saclay classé 12e, une place inédite pour une université française, permet à la France de revendiquer une 3e place en nombre d'établissements dans le top 20, et se trouve être le premier établissement non anglo-saxon de tout le classement.

Dans le top 500, la France est le 6e pays ex-aequo avec 18 établissements classés en 2024, à égalité avec le Canada et l’Italie, derrière l’Australie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et les États-Unis. 

La France a connu une baisse du nombre d’établissements dans le top 500 : après en avoir positionné 23 entre 2007 et 2009, elle a vu ce nombre baisser progressivement, notamment entre 2019 et 2020 avec quatre "sorties" du top 500. Cela peut s’expliquer notamment par le regroupement de plusieurs établissements en un seul EPE. Ce nombre est remonté à 18 en 2023 avec l'apparition de deux nouveaux établissements, et s’est stabilisé en 2024.

L’université de Shanghai produit également des classements thématiques : les établissements français s’illustrent puisque 84 sont classés en octobre 2023, dans 51 palmarès disciplinaires sur les 55 que compte le classement. La France se distingue particulièrement en mathématiques, avec 35 établissements classés dont deux dans le top 5 (Paris-Saclay 2e et Sorbonne Université 4e). Les universités françaises s’illustrent également dans d’autres disciplines, en occupant 7 % des places en océanographie et en génie métallurgique, 6 % en écologie et en technologie médicale.

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Center for World University Ranking (avril)

Le CWUR produit un classement annuel selon plusieurs critères : qualité de l’enseignement, de la recherche, du corps professoral en fonction des distinctions reçues, taux d’emploi et nombre d’anciens élèves atteignant des postes à responsabilités.

Le nombre d’établissements français en haut du classement a augmenté au fil des années, passant d’un seul dans le top 50 lors de la première édition de 2012, à cinq dans celui de 2024 : PSL (19e ; +2 places en un an), Paris-Saclay (31e ; +1), l’Université Paris Cité (33e ; +6), Sorbonne Université (36e ; +5), et l’Institut Polytechnique de Paris (45e ; =). Au total, 73 établissements français sont classés dans l’édition 2024.

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QS World University Ranking (juin)

Ce classement annuel des universités, publié par Quacquarelli Symonds depuis 2011, prend en compte des indicateurs comme la réputation académique, le nombre de citations de travaux de recherche, ou encore le ratio professeurs/étudiants. Dans le classement de 2012, deux établissements français étaient dans le top 100 (l’ENS Paris et l’Ecole Polytechnique). 

Aujourd’hui, dans le QS 2025 publié en juin 2024, 35 établissements français sont classés dont quatre dans le top 100 : 

• PSL (24e, même rang que l’année précédente) ; 
• Institut Polytechnique de Paris (46e, -8 places en un an) ; 
• Sorbonne Université (63e, -4 places) ;
• Université Paris-Saclay (73e, -2 places) 

Les universités françaises ont réalisé des progrès remarquables en matière d’indicateurs d’employabilité et de collaborations de recherche internationales. Ben Sowter, vice-président senior de QS, a déclaré que les universités françaises « continuent de faire preuve de solidité dans les mesures internationales de recherche et d'employabilité, reflétant l'excellence de leurs méthodes d'enseignement et la préparation au travail de leurs diplômés ». 

Depuis 2023, QS publie un classement consacré aux universités européennes : en 2024, 684 établissements de 40 pays sont classés dans ce QS Europe, dont 49 français. Les quatre établissements français du top 100 monde sont classés dans le top 40 européen : PSL (9e), Institut Polytechnique de Paris (23e), Sorbonne Université (30e) et Université Paris-Saclay (31e).

QS publie également des classements par discipline, dans lesquels s’illustrent des établissements français : INSEAD (2e en études commerciales et de gestion), Sciences Po (3e en sciences politiques), HEC Paris (6e en marketing et 10e en études commerciales et de gestion)… et le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (2e en Performing Arts).

CWTS Leiden Ranking (juillet)

Le CWTS de l’université de Leiden publie chaque année plusieurs classements des universités, centrés sur la recherche et calculés selon des indicateurs bibliométriques. En 2024, parmi les 1506 établissements du monde entier classés, 32 sont français (-1 par rapport à l’édition précédente).

Dans le classement « scientific impact » qui prend en compte le nombre de reprises des articles, 14 établissements français sont dans le top 500 et trois dans le top 200 : Paris Cité (110e), Sorbonne (124e), Paris-Saclay (164e). 

Le CWTS publie trois autres classements, en fonction du nombre de collaborations, du nombre de publications en open access, et du pourcentage de femmes auteures. C’est dans cette dernière catégorie que les universités françaises se positionnent le mieux avec cinq dans le top 100 : Paris-Cité (15e), Sorbonne Université (25e), Paris-Saclay (70e), Montpellier (86e) et Aix-Marseille (87e).

Times Higher Education World University Ranking (octobre)

Créé en 2004, le classement THE est basé sur plusieurs critères : qualité de l’enseignement et de la recherche, citations, transfert de connaissances vers l’industrie et rayonnement international. Il y a dix ans, huit établissements français étaient classés dans les 500 premiers, dont trois dans le top 100 (ENS, Ecole Polytechnique, Université Pierre et Marie Curie). 

Au classement THE 2025, la France obtient un total de 50 établissements classés (+6 par rapport à l’édition précédente). Parmi ceux-ci, 14 établissements sont dans le top 500, dont quatre dans le top 100 : PSL (42e, -2 places), Paris-Saclay (64e, -6), Institut Polytechnique de Paris (71e, =) et Sorbonne Université (76e, -1).

Dans le classement THE thématique 2024, les établissements français s'illustrent dans plusieurs disciplines :

• 35 en ingénierie (+2 en un an)
• 33 en sciences physiques (+2)
• 28 en sciences sociales (+3)
• 27 en sciences informatiques (+3)
• 23 en sciences du vivant (+1)

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Classements du Financial Times (septembre)

Depuis 1999, le Financial Times publie annuellement plusieurs classements des écoles de commerce. Ceux-ci s’appuient sur deux ensembles de données : celles des institutions d’enseignement supérieur (frais de scolarité, diversité, internationalisation…) et celles d’anciens étudiants diplômés enquêtés (salaire, progression de carrière…).

Dans le classement des meilleurs masters en management (MiM) de 2024, la France se distingue avec 24 écoles classées dans le top 100, soit trois de plus que l’année précédente : c’est le pays le mieux représenté au niveau mondial, avec près d’un quart des établissements classés. Parmi les écoles françaises, six figurent dans le top 10 : HEC Paris (2e, -1 place), Insead (3e, nouveau classé), Edhec BS (4e, +7), ESCP BS (6e, -2), EMLyon BS (8e, -1) et Essec BS (10e, -5).

Le classement des meilleurs masters en finance (MiF) illustre également l’excellence à la française puisque le top 4 de 2024 est 100 % français : dans l’ordre ESCP BS, HEC Paris, Skema BS et Essec BS.

Le classement des 100 meilleures écoles de commerce européennes prend en compte les performances de ces établissements dans les autres classements mondiaux du Financial Times. Dans le classement de 2024, 27 établissements français sont classés, dont trois en tête : l’Insead (1er), HEC Paris (2e) et ESCP BS (5e).